Petite-nièce par alliance et héritière d'Émilie du Châtelet, Diane Adélaïde de Damas (1761-1835) épousa en 1777 Charles François de Simiane. Ce dernier devait perdre la vie en 1787, au cours d'un étrange accident de chasse qui masquait vraisemblablement un suicide lié à l'affection notable de son épouse pour un autre homme, le jeune marquis de La Fayette.
Plus encore que par sa parenté avec Émilie du Châtelet, c'est en effet par la relation amoureuse qu'elle entretint avec La Fayette que Diane Adélaïde de Simiane est restée dans les mémoires. Réputée pour sa beauté ("l'un des ornements de la Cour de France", dit d'elle Espinchal) et son grand coeur plus que pour son esprit (selon le comte de Beugnot : "On souhaitait si fort qu'elle eût encore de l'esprit, qu'il fallait bien lui en trouver un peu; mais elle était Damas en son nom, et tous les Damas que j'ai connus [...] avaient le coeur excellent et l'esprit fort étroit"), Diane Adélaïde fut, selon Condorcet, à l'origine de l'engagement du jeune marquis dans la guerre d'indépendance américaine; un fait qui paraît cependant peu plausible, La Fayette ayant lui-même affirmé qu'il ne l'avait rencontrée qu'à son retour...
Traditionnellement donné au peintre François André Vincent (1746-1816), une attribution qui ne peut malheureusement être maintenue, ce portrait date selon toute vraisemblance des dernières années du XVIIIe siècle ou du tout début du XIXe siècle, comme l'indiquent la tenue de Diane Adélaïde et la simplicité de sa pose. L'identité de son auteur reste à ce jour mystérieuse et les noms qui ont circulé à son sujet, d'Élisabeth Vigée-Lebrun (qui avait déjà portraituré la toute jeune femme vingt ans auparavant) à François Xavier Fabre, de Laneuville à Desoria, ne convainquent pas, malgré la grande qualité de sa facture.
Reste troublante la relative jeunesse du modèle représenté. Diane Adélaïde, aux alentours des années 1800, avait déjà 39 ans...
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